Le 29 janvier 2019,
L’Association des Amis de La Couvertoirade,
reçois la mode parisienne.
C’est un « Shooting Mode » au pied du Moulin du Redounel !
MODE
Un feu de velours monte dans le lointain. Le soleil glisse derrière les Cévennes et s’installe au milieu des collines.
La beauté du levant devient foudroyante. Une seconde. Puis l’agitation humaine reprend ses droits. Ils sont une vingtaine, venus de Paris, pour réaliser un « shooting Mode » au pied du Moulin du Rédounel. Le styliste Simon Porte, créateur de la marque Jacquemus, et son équipe s’affairent à la pointe du jour pour photographier au cœur du paysage magique du Larzac ses dernières créations. Né à Salon de Provence dans une famille relativement modeste, ce jeune créateur de mode garde de son enfance rurale, l’amour des grands espaces et de la simplicité. Ses vêtements en portent l’empreint, amples et en coton, confortables et colorés. Pieds nus dans la terre collante d’une doline, sur les cailloux tranchants du causse, au milieu des touffes de thym, les mannequins posent et les appareils crépitent. Entre le moulin du Rédounel, les abords de la Cité, les buissières et les champs de luzerne, l’équipe s’active. Au milieu des pains du boulanger de Nant ou des brebis d’Etienne Serclerat, chacun est à son poste. La maquilleuse veille au grain des mannequins, les accessoiristes accessoirisent, les assistants courent, portable en main, prêts à régler le moindre problème. C’est intense, c’est trépidant, c’est détonnant au pays du calme et du silence. C’est sans doute à l’image de ce jeune prodige de la mode : libre et inventif.
L’urgence de la passion
Il est vrai que Simon Porte Jacquemus n’a pas suivi l’itinéraire d’un styliste gâté. Porté par l’urgence de la passion, il a construit son univers par la seule force de son besoin de créer.
Sans chichi ni tralalala, sans cérémonial ni filtre. Il est là, direct, présent, au milieu de son équipe sans se la jouer « Grand créateur ». Ne pas être né dans le sérail et ne pas être passé par les grandes écoles lui confèrent sans nul doute cette liberté d’esprit qui doit détonner dans le milieu de la mode parisienne. Mais la Couvertoirade n’est pas Paris. Et Simon Jacquemus semble à son aise, les pieds dans la terre, les yeux tournés vers les collines qui s’enflamment. « Je reviendrai cet été, je reviendrais c’est sûr », annonce-t-il dans un sourire solaire.
Il est vrai qu’ici, quand la nature veut offrir un paysage parfait, elle le fait sans lésiner. Et la simplicité naturelle du jeune styliste talentueux résonne en parfaite harmonie avec la beauté naturelle d’une campagne qui ne calcule rien et donne tout.
Journal de Millau